Après une « décennie de déclin » en santé, les Canadiens sont d’avis que l’argent ne pourra pas à lui seul résoudre cette crise.

Après une « décennie de déclin » en santé, les Canadiens sont d’avis que l’argent ne pourra pas à lui seul résoudre cette crise.

Pour la population canadienne, s’assurer que les services d’urgence soient disponibles et faire en sorte que les médecins étrangers puissent avoir le droit d’exercer la médecine au pays sont des priorités importantes afin d’améliorer le système.


Le 17 août 2023 – Des milliards de dollars seront investis dans le système de santé canadien au cours de la prochaine décennie. Bien qu’un financement accru fasse partie de la solution, les Canadiens et les professionnels de la santé dénoncent les enjeux structurels du système qui démontrent que, peut-être, l’argent n’est pas à lui seul la réponse à la question.

Selon une nouvelle étude de l’OBNL Institut Angus Reid, menée en partenariat avec l’Association médicale canadienne, la majorité des Canadiens (60 %) estiment que les 46,2 milliards de dollars que le gouvernement fédéral a proposé d’investir en santé plus tôt cette année aideront à améliorer le système de santé. Cependant, au sein de ce même groupe, la grande majorité (51 %) croit que cette amélioration sera minimale. En revanche, les deux tiers des Canadiens (66 %) sont d’avis qu’il existe au sein du système de santé des problèmes structurels qui sont beaucoup plus compliqués à résoudre et vont au-delà d’un manque de financement.

Parmi les préoccupations soulevées, on note le désir de faciliter le processus permettant aux médecins d’exercer leur profession au Canada. Le pays faisant actuellement face à une pénurie de médecins, trois répondants sur cinq (62 %) souhaitent qu’il soit plus facile pour les médecins étrangers de venir travailler légalement au pays, ce qui augmenterait la quantité de médecins qualifiés au Canada.

Des travailleurs du milieu de la santé ont également été interrogés dans le cadre de cette étude, notamment des médecins, infirmiers/infirmières et autres praticiens en soins de première ligne. Les répondants issus de ce milieu sont généralement plus optimistes (40 %) que la population générale (33 %) lorsqu’il est question de savoir si un financement accru pourra réussir à rectifier les problèmes en santé. Malgré cela, ils sont tout de même majoritairement d’avis que l’argent ne pourra à lui seul suffire (60 %).

Au fait, la plupart des Canadiens affirment que les soins de santé se sont détériorés au pays, au cours de la dernière décennie. En effet, 68 pour cent des Canadiens sont actuellement de cet avis, comparativement à 42 % des répondants qui affirmaient cela lorsque cette question leur a été posée en 2015.

Tandis que les gouvernements provinciaux cherchent différentes solutions pour réparer un système de santé que l’on qualifie souvent d’être « en crise » depuis la pandémie, certaines lacunes sont plus prioritaires que d’autres pour les Canadiens. Pour deux répondants sur cinq (43 %), s’assurer que les urgences disposent de suffisamment de personnel devrait être une des trois principales priorités pour le système de santé. D’autres critères à prioriser selon les Canadiens sont la réduction du stress causant des problèmes de santé mentale chez les travailleurs de la santé (31 %), augmenter la vitesse de traitement d’un patient entre le moment où il reçoit un diagnostic et celui où il reçoit des soins (33 %), et réduire le temps passé sur une liste d’attente avant d’obtenir un médecin de famille (27 %) ou une chirurgie (31 %).

À tout cela s’ajoute la difficulté d’accéder à ce système de santé défaillant. Selon l’Indice d’accès aux soins de santé, créé l’an dernier par l’Institut Angus Reid, trois répondants sur dix (29 %) rencontrent des « Difficultés persistantes » lorsqu’ils tentent de recevoir les soins de santé dont ils ont besoin. Un répondant sur trois (34 %) rencontre quelques obstacles, mais moins. Seulement un répondant sur six (16 %) déclare ne pas vraiment avoir de problème pour trouver et recevoir les soins dont il a besoin au sein du système de santé canadien.

Autres conclusions principales :

  • La moitié des Canadiens déclarent soit ne pas avoir de médecin de famille (19 %) ou avoir de la difficulté à obtenir un rendez-vous avec celui-ci (29 %).
  • En raison de problèmes continus au sein du système, sept répondants sur dix (68 %) sont pessimistes face à l’amélioration potentielle du système de santé au cours des deux prochaines années. En outre, plus de la moitié (56 %) des répondants doutent que les choses s’amélioreront dans les cinq prochaines années.
  • Le nombre de ceux qui estiment que leur province fait un mauvais ou très mauvais travail en matière de soins de santé (68 %) est beaucoup plus élevé que le nombre de ceux qui pensent le contraire (24 %). Les deux tiers (67 %) croient que la performance de leur province en matière de santé s’améliorerait si elle divulguait de manière plus transparente ses indicateurs de rendement.

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