La santé mentale et l’AMM: les Canadiens s’interrogent sur les changements prévus à la loi canadienne sur l’aide à mourir.

by Angus Reid | February 12, 2023 9:30 pm

L’augmentation du nombre de demandes d’aide médicale à mourir depuis 2016 représente-t-elle un succès ou un échec du système de santé? Les Canadiens sont divisés sur la question.


Le 13 février 2023 – Récemment, le gouvernement Trudeau a de nouveau retardé [1]la mise en œuvre des changements qui seront apportés aux lois concernant l’aide médicale à mourir (AMM). Ces modifications élargiront l’accès à l’AMM aux personnes dont les troubles mentaux sont le seul critère médical. De nouvelles données fournies par l’Institut Angus Reid, selon une étude menée en partenariat avec Cardus[2], révèlent que les Canadiens sont généralement en faveur des deux premières versions de la loi sur l’aide à mourir, mais qu’ils ont une certaine l’appréhension face à cette prochaine étape qui en élargira l’accès.

En effet, trois Canadiens sur cinq (61 %) disent être en faveur des lois actuelles régissant l’AMM au Canada, qui permettent à un patient d’en faire la demande sous certaines conditions, sans exiger que sa mort naturelle soit raisonnablement prévisible. Le critère d’une mort naturelle prévisible était un élément clé des exigences initiales de 2016 pour se qualifier à l’AMM, mais il a depuis été contesté devant les tribunaux et jugé anticonstitutionnel.

Cependant, lorsqu’il est question d’élargir l’AMM pour les patients dont la seule condition médicale sous-jacente est une maladie mentale, le soutien des citoyens n’est plus aussi évident.

Seulement trois répondants sur dix (31 %) sont en faveur d’offrir l’option de l’AMM pour les gens souffrant d’un trouble mental irrémédiable. La moitié (51 %) sont contre cette idée. Au début du mois de février[3], le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, a déclaré que le nouveau délai additionnel d’un an avant la mise en œuvre de ces changements « accordera aux partenaires des provinces et territoires, ainsi qu’aux communautés médicales, du temps pour se préparer à la mise en œuvre de l’AMM dans de telles circonstances ». Le gouvernement avait préalablement demandé un délai de deux ans avant d’élargir l’accès à l’AMM, mais ce délai initial se terminera bientôt.

Depuis l’adoption de la loi initiale sur l’Aide médicale à mourir en 2016, le nombre de Canadiens en ayant fait la demande a décuplé, allant jusqu’à plus de 10 000 patients en 2021. Lorsqu’il est question de juger si cette augmentation représente un succès ou un échec de notre système de santé, les répondants semblent généralement apprécier que cette option soit disponible, car les Canadiens ont désormais plus de contrôle sur leurs décisions de fin de vie, bien que certains croient qu’on pourrait en faire un usage excessif. Plus de deux sur cinq (43 %) affirment que c’est un succès, tandis que le quart (25%) sont de l’avis contraire.

 

Cliquez ici pour lire le rapport complet en français[4]

 

Endnotes:
  1. de nouveau retardé : https://www.cbc.ca/news/politics/maid-delay-solely-mental-illness-1.6734686
  2. Cardus: https://www.cardus.ca/
  3. Au début du mois de février: https://www.cbc.ca/news/politics/maid-delay-solely-mental-illness-1.6734686
  4. Cliquez ici pour lire le rapport complet en français: https://angusreid.org/wp-content/uploads/2023/02/2023.02.12_MAID_FR.pdf

Source URL: https://angusreid.org/la-sante-mentale-et-lamm-les-canadiens-sinterrogent-sur-les-changements-prevus-a-la-loi-canadienne-sur-laide-a-mourir/